[Critique] "Ravina, the witch?" de Junko Mizuno, un conte de sorcières ?


Il y a quelques semaines, j'ai appris, au détour d'un tweet, que Junko Mizuno serait à Paris pour une séance de dédicaces. J'ai donc guetté sa venue à coup de recherches google (dont mon double maléfique de stalkeuse serait fière) et me suis donc retrouvée à Artoyz le 24 octobre dernier. Après une dédicace quelque peu expéditive, je suis rentrée chez moi avec deux petits trésors dont "Ravina, the Witch?", un de ses derniers ouvrages publiés en France.


Le speech 

Ne vous attendez pas à un conte des fées des temps modernes avec "Ravina, the Witch?". Il s'agit plus d'un histoire de sorcières où l'on y suit une jeune fille qui a grandi, éloignée de tout, dans une décharge et qui s'est vue confier une baguette magique, sans vraiment savoir quelle utilité en tirer. Et rien n'avait changé. Cela aurait pu durer mais, un jour, Ravina se fait enlever et se retrouve dans le monde perfide des affreux. Une (més)aventure qui lui permettra d'apprendre à parler, devenir "humaine" puis sorcière.


La boucle serait-elle pour autant bouclée ?

Ne vous y méprenez pas, ce n'est pas parce que les  personnages dessinés ont de grands yeux qu'on peut les confier entre les petites mains de fillettes. L'univers de Junko Mizuno peut se décrire en quelques mots : girly, faussement mignon et tordu. "Ravina, the Witch?" répond au cahier des charges. Ce n'est pas d'ailleurs une bande dessinée, les quelques lignes de texte servent d'explications aux illustrations.


L'histoire suit le schéma classique d'un conte (attention, spoilers !) :
  • Situation initiale : Ravina vivant dans une décharge en compagnie d'une famille de corbeaux.
  • Élément perturbateur : Ravina est enlevée et se retrouve dans le monde des humains.
  • Action : Ravina cherche à échapper au monde des humains et doit affronter quelques épreuves.
  • Élément de résolution : Ravina apprend à se servir de la baguette magique et devient une sorcière.
  • Situation finale : Ravina est sauvée du monde des affreux par sa famille de corbeaux.


Et là, vous devinerez quelque peu mon ennui et mon intérêt limité pour cette trame : il n'y a pas suffisamment de texte pour s'y attarder et s'attacher au personnage et il y en a trop pour profiter pleinement du cœur de l'univers de "Ravina, the Witch?". Tout était déjà dit dans le titre (même le point d'interrogation est pertinent). L'on a vécu avec l'héroïne au fil des pages mais l'on ne sait toujours pas qui elle est. "Ravina, the witch?" se présente comme un conte mais n'en est fonctionnellement pas un. A mon sens, cela n'a pas pris mais ce n'est que mon humble ressenti.  


Que retenir de "Ravina" ? me demanderez-vous.

Les illustrations se justifient à elles-même. L'ouvrage est de belle facture, ce qui est d'autant plus appréciable : grand format, couverture rigide, papier grammé... Merci Les Editions Soleil. Il semblerait que l'illustratrice ait quelque peu assombri sa palette habituelle de couleurs vives (voire criardes ?) sans doute plus adaptée à ce format et à l'histoire qu'elle a souhaité nous conter. Les dorures permettent toutefois d'égayer les pages. Au final, ce n'est pas vraiment pour l'histoire qu'on s'offre l'ouvrage mais pour avoir un bout de l'univers de l'artiste. Vous serez prévenus.

C'est avec "Ravina, the Witch?" que je découvre le travail de Junko Mizuno. Malgré une pointe de déception, j'en demeure assez satisfaite d'autant que j'ai pu me le faire dédicacer. Si vous l'avez déjà lu, qu'en avez-vous penser ?


Détails sur l'ouvrage :
  • Cartonné: 48 pages
  • Editeur : Soleil (24 septembre 2014)
  • Collection : Venusdea
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2302037774
  • ISBN-13: 978-2302037779
  • Dimensions du produit: 22 x 1,1 x 30,8 cm

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